De la retenue de Pléven au barrage anti-marée de Plancoët, un parcours de 8 km qui fait couler beaucoup d’eau et de sueur.
L’Arguenon
De la retenue de Pléven au barrage anti-marée de Plancoët, un parcours de 8 km qui fait couler beaucoup d’eau et de sueur.
Cette semaine a rappelé aux Plancoëtins qu’un tumultueux petit fleuve côtier peut bouleverser leur quotidien.
Aussi, à l’initiative de l’association des riverains de l’Arguenon de Plancoët (ARAP), une visite a été organisée, jeudi 30 janvier dernier, en période de pleine effervescence, pour mieux connaître l’ouvrage de Pléven et les raisons des fluctuations du débit et du niveau d’eau de l’Arguenon constatées à Plancoët.
Pourquoi une retenue d’eau?
Les ressources en eau de notre région sont essentiellement superficielles avec de forts débits dans les cours d’eau en hiver et de très faibles en période sèche ne permettant pas d’alimenter en eau potable tous les habitants des Côtes-d’Armor. Trois barrages départementaux ont pour vocation de stocker l’eau de pluie en hiver pour faire face à la demande tout au long de l’année. Construits dans les années 1970, ils fournissent à eux seuls près de 56% des besoins pour la population de 367.000 habitants dans un bassin s’étendant de Saint-Brieuc à Saint-Malo à travers 299 km de canalisations.
Le barrage de Pléven.
C’est le Syndicat départemental d’alimentation en eau potable des Côtes-d’Armor (SDAEP22) qui gère les barrages sur l’Arguenon, le Gouët et le Blavet. Sa mission principale est de sécuriser l’alimentation en eau potable pour tous les abonnés du département à travers un contrat de délégation de service public actuellement exécuté par l’entreprise SAUR qui en assure le captage, le traitement et la distribution.
La gestion des intempéries.
Lors d’épisodes météorologiques engendrant des risques d’inondations, comme ces jours-ci à Plancoët, un protocole a été mis en place depuis la crue de 2014. Celui-ci réunit en cellule de crise les acteurs de l’Etat (Sous-Préfet), les élus de Plancoët, les gestionnaires du barrage, le prestataire SAUR et les forces publiques de sécurité (Gendarmerie et Pompiers).
Les caractéristiques du barrage de Pléven.
Le barrage de Pléven a une capacité de stockage de 11,5 millions de m3 d’eau au niveau de 22,50m, sa hauteur maximale au-delà de laquelle la structure serait en danger. La cote d’exploitation se situe à 18,50m avec environ 6 millions de m3 d’eau stockée. L’ouvrage comporte trois vannes. Deux vannes de fond qui évacuent l’eau à un débit de 7 à 8 m3/s pour maintenir le niveau d’exploitation et assurer un fil d’eau naturel du fleuve.
La grande vanne est, quant à elle, utilisée en cas de crues pour limiter les inondations en aval avec toutefois un seuil situé à 17,50m. C’est celle-ci qui est actionnée pour réguler le débit de l’Arguenon.
Des stations de mesure des débits sont installées en amont sur les cours d’eau de l’Arguenon et de la Rosette. Elles sont complétées par des stations pluviométriques à Broons, Jugon-les-Lacs et Collinée.
Quelques chiffres relevés pendant la période d’alerte.
Entrée des eaux de pluie et de ruissellement au barrage: 22 à 25 m3/s
L’évacuation par la grande vanne variait de 20 m3/s à 12 m3/s selon les horaires de marées.
La hauteur d’eau au barrage relevée jeudi 30 janvier à 10 h était de 19,50m. Il ne restait qu’une marge de 3m pour assurer un stockage inter-marées.
Remerciements.
Michel Raffray, président, et Rémi Rouxel, responsable de la gestion des barrages (SDAEP). Manon Thébault, chargée de mission (PAPI - SMAP). Claudie Chiron (SAUR). Michel Lefeuvre, président (ARAP).